Randonnée sportive du 15 avril 2019.
Une randonnée vraiment insolite qui se situe dans le Bugey, proche de Hauteville-Lompnes dont le départ est sur la route menant à Lacoux.
Ce qui classe cette randonnée dans le domaine de l’insolite est que le chemin a la particularité d’être une ancienne ligne de chemin de fer, dont le projet n’a pas abouti, traversant plusieurs tunnels taillés dans la falaise.
Le site comporte 18 tunnels cumulant 2 665 m dont le plus long se situe sur le haut, à proximité de la cascade de la Charabotte et mesure 557 m.
Cascade dont il ne faut pas s’approcher du sommet car très glissant.
Historique du Train fantôme :
Le projet date des années 1880, la construction est décidée en 1900 par le Conseil Général de l’Ain et les travaux commencent en 1909. Le projet est contesté par de nombreux Bugistes qui auraient préféré une ligne partant d’Ambérieu et desservant Brénod et Hauteville.
Les travaux vont bon train pendant 1 an (1910) puis ils ralentissent ou s’arrêtent par moments, pour reprendre correctement en 1913, si bien qu’en 1914, il ne reste plus qu’à poser 7 à 8 km de voie à partir d’ Hauteville. En effet, l’approvisionnement du chantier et donc son cheminement s’effectue par le plateau. En cette même année, les travaux s’arrêtent de nouveau, alors que les tunnels sont presque tous percés et qu’il ne manque que les tabliers des ponts.
Cependant, en 1916, les rails stockés sont réquisitionnés par l’armée. En 1919, le projet est relancé. Le dernier tunnel est alors percé. De 1920 à 1932, le percement connaît de nombreux problèmes d’infiltration et d’éboulement. Les trajectoires des galeries doivent être modifiées à deux reprises. Trois galeries sont donc creusées.
La surcharge en déblai oblige les entrepreneurs à acheter d’autres terrains pour y stocker les matériaux. A cette occasion, ils s’aperçoivent que tous les terrains sur lesquels le tram a été construit n’ont pas été payés, d’autres en revanche l’ont été deux fois et d’autres encore l’ont été mais sans aucune utilité pour le chantier.
En 1933, la voie est achevée et inaugurée par le passage, sur une partie du tronçon seulement, d’une locomotive et un ou deux wagons occupés par les autorités locales. Par la suite, il est décidé d’électrifier la voie et de mettre des rails plus lourds. Les anciens rails sont démontés, mais le financement pour l’électrification n’a jamais été débloqué.
En 1936, le Conseil Général décide l’abandon de la ligne et son déclassement, qui ne sera effectif qu’en 1951.
Cette voie n’aura jamais vu passer un train chargé de passagers et elle n’aura jamais servi.